Trekking au Mustang
Protégé de
la mousson par la barrière Himalayenne, « Ce dernier royaume
interdit » aux visiteurs jusqu’en 1992 se découvre, en été, à pied ou à
cheval par des sentiers d’altitude (cols à 4100m maximum).
Mr Andre PAPPERE les Lo Pas ( Peuple du Mustang )
Les randonnées journalières (5 à 8h de
marche), s’effectuent, sous le soleil, dans des paysages grandioses modelés par
les bouleversements géologiques de l’Himalaya et par l’érosion.
Cet univers minéral, balayé par le vent, étonnant par ses reliefs
tourmentés aux teintes multiples, contraste avec les petites oasis de verdure
ponctuant la vallée de la rivière Mustang Khola. Dans les villages souvent fortifiés, aux maison en torchis, l’habitat est
dense et l’animation y est grande. La culture bouddhiste ancestrale est encore
très présente dans cette petite enclave tibétaine du Népal comme en témoignent
les drapeaux et moulins de prières, les chortens, les monastères anciens,
l’habillement et les fêtes…
Dans ce voyage hors du temps, on apprécie la beauté des sites,
l’architecture séculaire des villages en harmonie avec le paysage, mais surtout
l’accueil et la gentillesse des habitants, leur souci de préserver leur culture
tibétaine et leur environnement. (On peut souhaiter que la construction, très
difficile, de la première route améliore les conditions de vie des Lopa sans
faire perdre l’authenticité et le silence de ces immensités qui contribuent à
la sérénité et incitent à la réflexion.)
Quelques remarques à propos de la géologie du Mustang.
Cet univers minéral, est un véritable paradis pour le géologue qui
peut, au travers de ces paysages grandioses.
1°)Reconstituer, en chemin, les principales étapes de la formation de
la chaine himalayenne depuis son origine jusqu’à nos jours (voir document
formation de l’Himalaya). On trouve encore des Ammonites et des Belemnites,
animaux fossilisés témoins d’une ancienne mer (-150 millions d’années du
Jurassique au crétacé) séparant l’Inde de l’Eurasie. Cette mer a disparu par
suite de la dérive de l’Inde vers le nord.
Plis, failles, nappes de charriage visibles sur les reliefs actuels
traduisent la collision des 2 plaques puis le glissement de la plaque Indiennes
au dessous de la plaque Eurasienne et enfin la compression qui se poursuit
actuellement.
2°)D’observer la diversité des roches mises en place au cours de ces
phénomènes géologiques et de l’érosion qui a suivi. Ex : granites,
schistes, grés, argiles, calcaires …
3°)D’admirer les effets de l’érosion (par l’eau des rivières, le vent
…) comme les défilés étroits et très profonds, les formes fantastiques des
cheminées de fées ou les parois abruptes dominant les vallées et dont certaines
sont creusées de grottes préhistoriques ou d’habitations troglodytes encore
habitées comme à Garphu …
Quelques remarques concernant la flore
Dans ces paysages désertiques, on est
particulièrement sensibles aux couleurs des oasis villages.
Ce sont de véritables palettes de peintres par la juxtaposition des
champs roses des fleurs de Sarrasin, du jaune des fleurs de Colza, du vert des
légumineuses (fève, pois) et des arbres fruitiers (abricotiers pommiers etc) ou
des saules et peupliers bordant les canaux d’irrigation.
Quant aux espèces sauvages, hormis les Génévriers (utilisés comme bois
de chauffage et pour chasser les mauvaises influences), les buissons
d’Eglantier et les lianes de Clématites jaunes, la plupart des plantes sont
discrètes par leur petit nombre et leur taille réduite : Asters bleus,
Edelweiss, Campanules blanches..
Par Jacky PARPER , qui a fait le trek au Mustang ( 15 jours avec ApsaraTreks )